Josué, Josué
Tu es dans l’aleph le « JE » conjugué.
Conjugue, conjuguez, chantez le Je dans toutes vos saisons
Et soyez le Je dans toutes vos maisons, je vous donne le ton.
Vous êtes sous le joug des faiblesses d’antan,
Entends et conjoins, conjugue et conjoins,
Le Je dans l’aleph est grand consentement,
La gamme est au cœur du chant du pilier.
Le chant de la terre est lourd dans la basse
Et ta voix condescend pour les malentendants.
Fais vibrer, fais vibrer,
Basse ta voix pour enlever les fers
Pour déchaîner l’enfer, pour élever l’envers.
Tu es sourde, tu es lourde et tu te courbes
Et les grands yeux blanchissent dans l’ouragan
L’occident est le fourbe qui déchire l’enfant,
L’œil fermé qui délie son serment.
Sois l’orgue, sois rivière d’or et peine pour l’univers.
Et sois la plume et mon pinceau et le poinçon
Et sois pinson, sois le nid de mon son.
Peine est châtiment, « pen » châtiment, nèpe, scorpion des marais …
Sale, sale encore, n’aie pas peur!
Répands le sel sur l’abrupt du mal versant.
Et peine, peine pour l’univers,
Univers, universel,
Universel, unis vers celle qui te dit où sont les choisis.
Et l’univers et le Verseau verront le berceau.
Vous demandez le signe, vous demandez la foi
Et vous voulez clous dans la croix.
Encore et encore les yeux des vivants
Appellent l’amphore et le sang de l’agneau.
Et le sang de l’agneau en gouttes s’écoule,
Face sacrée pour les cœurs déformés.
Homme crucifié, je flèche les clous et je ressens l’épine
Et je crie ta souffrance et je chante ta paix.
Transperce, traverse, laisse l’esprit entrer dans la chair,
Laisse ton cœur enfin transpérer!
Tout est synonyme et rime le son de mon nom,
Langage secret où virgule s’abstient pour langue de demain.
Et l’air de la mère, l’yod souverain sera fibre en ton sein.
Et s’ils ne comprennent, laisse trace,
Et s’ils ne retiennent, laisse grâce …
Grâce accomplira.

Innocente sans conscience, je t’épouse
Et si tu cherches, je rejette, demeure en moi pour chanter ma voix
Et chaque fois trompette s’éteint quand ta grande tête se prend pour le roi,
Laisse le roi, laisse le roi, n’ai besoin de personne pour que le nom résonne.
Absolution
Absolution et tu t’absous, tu te dissous, tu te confonds et tu te noies dans l’au-delà.
Et c’est facile, c’est difficile et c’est facile pour toi qui sais où il naîtra.
Amour, petit tambour, troubadour,
Flûte des bois et chant des cieux, luth de Dieu tu t’enamoures …
Tu t’enamoures et ne sais plus et vois tes frères dans les fers et dissolus dans les enfers.
Et prends la clé et prend le sol, et prend le sol sur ton dos,
Soutiens, soutiens et ne tiens pas,
Tiens ta main sur ma main et tiens ton sein dans le mien.
Reste, reste, ne te disperse, tristesse,
Tristesse quand tu traverses tes terres désertes …
Je croise ton feu, tu es dans le Nos,
Tu es dans le nom, tu es dans la noce et tu vis dans le son.
Et je dis :
Obédience oublie naissance de l’aube,
Obéissance est le sens dans l’aube du nouveau.
Et je dis, Chrétienté retient trop sa terre,
Abolir l’ancien est déjà nouveau-né
Et je dis :
l’homme blanc est géant qui présage,
Il s’approche du sage et de la main féconde
L’homme blanc lève la main, recense les cœurs,
L’homme blanc qui connaît la demeure.
Et entendez, dernier il sera car tout sera nié
Et vous tuerez l’agneau!
Homme blanc disparaît,
Homme blanc, le dernier de la race est grand dans sa trace.
Il est revenu couronner la sphère, annoncer l’Europe et fermer la Terre.
Et je dis,
Soyez unis et allez vers,
Univers et verticalité,
Alcaline colonne, douce colombe et chante,
Chante, chantez, telle syllabe vous moissonne,
Osez le pas de la folie, osez le pas, nouvelle vie,
Osez le pas de la sur-vie.

Et la voix qui vous parle n’est plus dans le « je »
Son « je » pleure de peur et craint la grandeur.
Sachez que chacun contient en son sein la peur de l’ancien,
Sachez que tout un contient en son sein l’espoir de demain
Et sachez que voix souffle dans le cœur immolé pour vous exprimer.
Nombreux sont aux champs à semer le blé pour semer l’amour
Et sachez que je suis le Grand de la pluie et du vent conjugués
Pour que germe l’après de vos champs dévastés.
Vaste, vaste vous voulez et ne recevez !
Soyez vases, soyez vases,
Vous demandez l’immense et m’opposez fierté
Le « T », le « te » qui est tu à l’ombre du Toi,
Fragile toiture, torture du karma.
Karma, cauchemar d’occident, fausse image de foi,
Tu ignores le rythme, tu ignores l’histoire
Et tu mènes ta vie dans le dérisoire.
Entendez :
Karma n’est pas suite, il est « suis » sans le « T »
Et je dis :
Alchimie du Verbe est grande en secret,
Petit soleil ne comprend, image dans le cœur ressentira.
Et toi qui parles, toi qui perles les gouttes de sang
Dans les mots de mes ans, toi ne crains rien.
Tu es dans le saint, tu es dans le vin, tu es dans l’airain,
Tu es dans le son, tu es dans le vent, tu es dans le rond.
Et comprends le « s » et comprends le « v » et comprends le « r »
Sauveur revient, sauveur se fait né.
Kabbale, Kabbale, cherche voyelle, retrouve l’âme.
Rien ne se dit au pays du sacré
Et la preuve ne naît qu’au pays de l’ « on sait »
« L’on sait », l’once d’argent et pouce d’or
Pays d’orange et doigt de l’esprit.
Soyez le point, soyez le point, soyez mon or dans votre main
Et comprenez, difficile mon langage,
Inaccessible à trop humain.

Et vous demande sourire d’ange et main de l’Archée dans le vent …
Et vous demande l’impossible et le possible dans l’un de chacun …
Et vous demande le tout de vous et le va-tout pour terre de demain …
Et le don et le pont et le son et le rond.
Et comprenez le « N » et comprenez le « O »,
Mettez-vous dans mon nom.
Vous manque la branche, celle du Nos
Le bras qui vous manque et que vous mangez.
Arrêtez de manger, arrêtez de prendre, descendez
Descendez le bras de la mère sur votre nom
Le « M » dans le nom et naît le renom !
Soyez, vivez, double « V» en éclair s’inscrit dans l’envers.
Comprenez, comprenez : j’éclate le cercle et que l’ « M » vive,
« M M M » et trois fois pour toujours.
Ne cherchez pas, n’étudiez pas dans le travers, les mots sont dans l’endroit
Et votre émoi aide au pervers.
Et pervers n’est pas aller vers le père.
Savoir n’est pas voir,
Sa face est cachée et tu caches ta face dans le « C »
Kabbale, Kabbale, pourquoi le silence?
Rejoignez la lettre sans le mot, le mot sans la lettre
Le chant sans le nom et naîtra le Tau dans le Grand Chant.
Décomposition : décompose et recompose
Et pose le mot et l’homme dans le mot, le tout dans même temps
Et fluide, fluide, coule le mot dans la voyelle et la voyelle dans la consonne
Et retrouvez mon Origo.
Celle qui parle, elle ne sait
Elle chante ton ciel à toi qui entends
Ne peut donner la clé du naissant
Dans la course qu’elle suit pour la vie du Versant.
Toi qui entends, jette ta plume,
Va vers l’enfant, cosmos s’allume.
À la cime, nouvelle loi, celle qu’entendirent les grands de la foi.
Histoire renouvelle, copie de l’ancien, la même merveille pour l’Homme de demain.
L’agneau, l’agneau, union du feu et de l’eau !
Et comprenez le clou et comprenez le feu et comprenez l’eau dans le feu !
Davantage dirai aux cœurs conscients.
Je me tais et demeure, agneau du présent
Et vous êtes avec moi dans le prime moment.

À Nancy, le 10 mars 1990